
À l’adolescence, période charnière de la construction personnelle, les troubles d’apprentissage – souvent regroupés sous l’appellation des « dys » (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dyspraxie, dysgraphie, dysphasie) mais aussi le TDA/H ou encore le haut potentiel (HP) – peuvent avoir un impact profond et durable. Mais encore doivent-ils être identifiés, diagnostiqués.
Ces particularités d’origine neurobiologique permanentes, façonnent la manière d’apprendre, de s’organiser et de communiquer. Elles ne sont ni une question d’intelligence ni de volonté, mais elles exposent souvent les jeunes à un regard extérieur parfois dur, à des incompréhensions répétées et à une accumulation d’expériences vécues comme des échecs.
Conséquences invisibles mais puissantes
Derrière les efforts constants pour « compenser », s’adapter ou suivre le rythme scolaire, se cache souvent une fatigue émotionnelle. Les adolescents concernés peuvent développer :
- une perte de confiance en leurs capacités
- sentiment de ne pas être à la hauteur
- une baisse de l’estime de soi, alimentée par le sentiment d’être « en décalage »
- de l’anxiété face aux évaluations ou aux prises de parole
- parfois un repli, une colère ou un découragement
- décrochage et perte d’intérêt
- des conséquences psychosomatiques (douleurs, spasmes, peau…)
L’école, espace de jugement et de comparaison permanente, peut devenir un véritable terrain de fragilisation identitaire. Chaque note, chaque évaluation, chaque remarque d’un enseignant ou d’un camarade peut être vécue comme une confirmation d’un décalage déjà ressenti. Les adolescents concernés par un trouble d’apprentissage doivent souvent fournir deux, trois, parfois quatre fois plus d’efforts pour parvenir à un résultat similaire à celui de leurs pairs. Cette lutte quotidienne, invisible aux yeux de beaucoup, épuise et finit par éroder leur confiance.

Pourtant, derrière ces difficultés se cachent bien souvent une créativité foisonnante, une sensibilité fine, une richesse de pensée remarquable. Ces qualités, peu valorisées dans le cadre scolaire traditionnel, sont reléguées au second plan, alors qu’elles constituent de véritables forces dans d’autres contextes.
À cela s’ajoutent les attentes sociales et familiales. Les parents, mus par l’amour et le désir de voir leur enfant « réussir », peuvent sans le vouloir accentuer la pression : « Tu dois travailler plus », « Concentre-toi », « Fais un effort ». Ces injonctions, bien qu’émises avec bienveillance à l’origine, peuvent être entendues comme des preuves supplémentaires d’incapacité. L’adolescent se sent alors incompris, accablé, isolé dans son vécu, ce qui accentue son sentiment de différence et d’apparente incapacité.
Ces dynamiques, répétées jour après jour, finissent par créer un cercle vicieux : le jeune, épuisé et découragé, se replie sur lui-même. Le décrochage scolaire ou la perte d’intérêt pour les apprentissagesdeviennent au travers de schémas de fonctionnement, des moyens de protection face à un système qu’il vit comme hostile ou injuste. Ce repli peut s’accompagner de tristesse, d’irritabilité, parfois même de comportements de fuite ou de provocation, autant de signaux d’un mal-être profond.
L’importance du diagnostic
Un élément déterminant dans le parcours des adolescents concernés par les troubles d’apprentissage, le TDA/H ou le haut potentiel, est le diagnostic.
Trop souvent, le jeune et sa famille traversent des années d’incompréhension avant que le trouble ne soit identifié. Les difficultés sont alors interprétées comme un manque de travail, de concentration, ou de motivation, ce qui alourdit encore la culpabilité et le sentiment d’échec.
Poser un diagnostic précis, c’est mettre des mots sur un vécu. C’est comprendre que les difficultés rencontrées ne relèvent ni de la paresse ni de la mauvaise volonté, mais d’un fonctionnement neurobiologique spécifique. Cette reconnaissance change profondément le regard que l’adolescent porte sur lui-même, mais également, celui de son entourage, ce qui est primordial pour le jeune !
Le diagnostic ouvre également l’accès à des aménagements scolaires adaptés (PAP, PPS, tiers-temps, outils numériques, etc.) et à des prises en charge spécialisées (orthophonie, psychomotricité, ergothérapie, etc.). Il devient ainsi un point de départ essentiel pour construire une scolarité plus sereine et redonner à l’adolescent une chance équitable de réussite.
Surtout, il permet de sortir du flou et de l’errance, et d’offrir au jeune la possibilité de transformer son vécu de « différence » en singularité reconnue et accompagnée. C’est précisément à ce stade, que l’accompagnement devient essentiel. Sortir de ce cercle vicieux implique d’offrir à l’adolescent un espace où il peut se sentir compris, reconnu et valorisé autrement que par ses performances scolaires.

L’apaisement par l’hypnose
L’hypnose n’a plus rien à prouver en termes de reprise de confiance et de rééquilibrage émotionnel, mais les sujets aussi vastes et infinis soient-ils, méritent que l’on s’intéresse aux effets surprenants sur les adolescents.
L’hypnose répond à leurs besoins : elle permet de mettre en pause le flot d’injonctions, de jugements et de comparaisons, pour revenir à un espace intérieur plus calme et sécurisant. Dans cet état de conscience modifiée, le jeune peut se reconnecter à ses ressources, redécouvrir ses talents et développer une autre façon de se percevoir.
L’hypnose agit comme un levier de réconciliation avec soi-même. Elle aide à :
- transformer le regard porté sur ses difficultés, en cessant de les voir comme des « faiblesses » pour les envisager comme des singularités
- restaurer une image de soi plus juste et plus bienveillante
- stimuler la confiance en ses propres capacités, au-delà des notes et des classements
- réduire l’anxiété qui accompagne souvent les situations scolaires
Retrouver sa motivation
Ainsi, petit à petit, l’adolescent retrouve la motivation et le goût d’apprendre, non pas pour répondre à une norme, mais pour exprimer son potentiel. Loin d’effacer les troubles d’apprentissage, qui font partie intégrante de son fonctionnement, l’hypnose lui permet de les apprivoiser, et surtout, de ne plus s’y réduire.
En effet, à l’instar de l’adulte, il y a chez un individue dans une tranche de 10 à 25 ans, peu de « filtres » car encore positionné dans le commencement de son existence, non encore enrichie (ou polluée) par les expériences de la vie. Il faudra chez l’adulte, travailler parfois plus longtemps pour obtenir des résultats d’un même ordre.
L’hypnose offre un espace sécurisant, où l’adolescent peut se reconnecter à ses ressources internes, explorer de nouvelles perceptions de lui-même et redonner du sens à son parcours.
Grâce à des techniques douces et respectueuses, elle permet notamment :
- de relâcher la pression et l’anxiété accumulées
- de renforcer la confiance en soi en prenant conscience de ses talents et en mettant en avant ses réussites, ses stratégies personnelles
- désamorcer la culpabilité et les croyances limitantes
- de favoriser une image de soi plus positive et valorisante
- de réinstaller de la motivation et du plaisir dans les apprentissages
- évacuer le stress
Attention toutefois ! Loin d’effacer les troubles qui font partie intégrante de la personne, l’Hypnose accompagne dans l’acceptation et l’affirmation de soi. Elle aide à transformer la perception d’un blocage en singularité, et à construire un rapport plus apaisé au monde scolaire, familial et social.


Retrouver son potentiel

Quand l’adolescent retrouve confiance et estime de soi, il se donne la possibilité d’exprimer pleinement son potentiel. Il apprend à reconnaître ses besoins, à valoriser ses forces, et à développer une résilience précieuse pour l’avenir.
L’hypnose s’inscrit alors comme un soutien bienveillant, qui favorise l’équilibre émotionnel et aide à construire une base solide pour la vie adulte. Cette pratique peut être envisagée de façon unique, mais n’étant pas une solution à l’amélioration des troubles, il est intéressant de l’envisager comme complément des accompagnements déjà mis en place, ou du moins déjà vécus.
L’Hypnose demeure un puissant levier pour retrouver confiance et estime de soi, lorsque l’on a tout tenté, ou que l’on se sent perdu et désœuvré face à une situation à laquelle on ne distingue aucune solution, l’hypnose se présente comme une réelle force pour réamorcer un cercle vertueux.